Elodie, Ckomca, bijoux artistiques
Elodie, créatrice de bijoux sur l’île de la Réunion, s’inspire de la nature de l’Océan Indien. Elle s’engage dans la promotion de l’artisanat local.
Fiche d’identité
Marque: CKomça, Bijoux de créateur, graphiques et originaux
Adresse: www.ckomca.com et Facebook
Interview:
Peux-tu te présenter ? Je m’appelle Elodie Cairey, je vis à La Réunion depuis 19 ans où je suis designer/créatrice de bijoux depuis plus de 6 ans.
Peux-tu présenter ton parcours ? j’ai toujours été attirée par la création et mon parcours est autant de petits cailloux qui m’ont menée jusqu’à la création de bijoux. Tout commence par un Bac Arts Appliqués et un BTS Design d’objets. S’ensuit une première expérience professionnelle chez un fabricant de montres Français, où j’ai travaillé sur les collections Paco de Paco Rabanne, Marie Claire, Kookaï… La vie (et l’amour) m’a ensuite conduite sous le soleil de La Réunion où j’ai bifurqué dans le milieu de la publicité et du graphisme. J’y ai travaillé pendant 10 ans, un peu en salariée et beaucoup en freelance. Parallèlement, j’ai toujours bricolé et créé des petites choses pour moi, jusqu’au jour où on m’a offert quelques heures «découverte » de la céramique dans un atelier à Saint-Denis. Ça m’a beaucoup plu, et j’ai continué à fréquenter l’atelier. C’est en céramique que j’ai créé mes premiers bijoux. J’ai longtemps admiré les créateurs et créatrices qui vivaient de leur art quand je visitais des salons Fait-Main et autres expos artisanales. Et puis un jour, je me suis dis que je n’avais qu’une vie et j’ai décidé de sauter le pas. Pile à ce moment là (mais il n’y a pas de hasard, que des synchronicités) une formation en Bijouterie de Haute Fantaisie s’ouvrait à l’IRMA (Institut Régional des Métiers d’Art). Après ces quelques mois de formation, j’ai fait pas mal de recherches et développement dans mon petit atelier aménagé chez moi pour mettre au point ma technique, dompter la résine et créer mes premiers graphismes pour mes premières collections de bijoux. En novembre 2010, Ckomça – bijoux artistiques voyait officiellement le jour. Depuis je vends mes créations lors de marchés artisanaux, dans des boutiques de créateurs sur l’ile, et partout ailleurs par le biais de ma boutique en ligne www.ckomca.com.
– Quels sont tes succès, satisfactions? Vivre de ma passion ! Je suis très heureuse de passer mon temps à créer et fabriquer des objets qui viendront embellir la vie d’autres personnes. Et je suis libre. Pas de patron, pas de contrainte imposés par d’autres que moi. Je gère mon emploi du temps comme je l’entends. Rien ne m’empêche de faire une pause à la plage lorsque je vais livrer les boutiques dans l’ouest ! Et je suis fière d’avoir développé ma marque Ckomça, avec un univers qui me ressemble. L’entreprenariat permet de toucher à beaucoup de choses et c’est très enrichissant.
– Quels sont tes obstacles, difficultés ? Le manque de temps ! Il faudrait que les journées soient plus longues pour bien faire ! Car mon travail ne s’arrête pas à la création et la fabrication de bijoux. Il faut aussi faire le livreur pour achalander les points de vente, de la compta, des approvisionnements pour commander la matière première car à La Réunion il faut tout faire venir de l’extérieur, du community management pour se faire connaître sur les réseaux sociaux, mettre à jour la boutique en ligne, essayer de la référencer au mieux… D’ailleurs, c’est un des volets dans lequel je suis le plus larguée ! C’est difficile d’acquérir de nouvelles compétences seule. Il y a bien-sûr internet qui est une source d’informations incroyable, mais encore fois, il faut du temps…
– Est-ce compatible avec ta vie personnelle et/ou familiale? – Oui, ça l’est tout à fait. Cette indépendance me permet d’être disponible quand c’est nécessaire pour ma fille même si la contre-partie est que je bosse certains week-end.
C’est sûr que quand on est indépendant et qu’on travaille de chez soi, la frontière entre vie perso et vie pro et très très mince. Ma fille est sous sa douche, hop, je jette un œil sur ma page Facebook pro, et si je suis trop débordée, je me remets au boulot le soir. Mais ça ne me dérange pas du tout ! J’essaye de garder des moments vraiment off niveau boulot surtout le week-end, car au début, dès que j’avais du temps libre, je faisais quelque chose lié au boulot. Maintenant je prends le temps de lire ou de ne rien faire !
– Comment vous voyez-vous dans 5 ans?... J’aimerais beaucoup me diversifier et créer des choses plus en rapport avec la déco. Je suis une fan de déco. C’est d’ailleurs presque bizarre que je fasse des bijoux car je ne suis pas du tout « girly » ou fashion addict. Mais je trouve que c’est un support idéal pour y poser mes graphismes et relativement facile à mettre en œuvre. Je vais laisser la vie et ses hasards me guider. Quoiqu’il en soit, j’espère que je créerai encore !
– As-tu une question ou un message aux autres femmes créatives à travers le monde? Continuons à créer pour embellir ce monde qui c’est pas toujours gai. Notre travail artisanal et nos liens privilégiés avec nos clients consom’acteurs sont une belle alternative aux multinationales qui standardisent tout et pour qui les clients sont des consommateurs anonymes.